11 déc. 2013

Des Marocaines arnaquées par le microcrédit

Nous rappelons que le crédit est une manière d'asservir le producteur. Il doit rembourser son créancier et, pour ce faire, doit vendre sa force de travail à vil prix.

C'est exactement ce qu'il se passe avec les femmes au Maroc dans le système du microcrédit selon Amina Mourad y Benasser Ismaini coordinateurs du Movimiento de Victimes de microcrédits de Ouarzazate relayés ici par Diagonal (en espagnol).

L'arnaque a touché des milliers de femmes marocaines. Elle est organisée par des soi-disant organisations sans but lucratif sous le prétexte de lutte contre la pauvreté. Ces organisations reçoivent des aides d'organismes internationaux comme l'UE, le FMI ou le PNUD.

Ces associations comme l'INMAA représentée par Jacques Attali ne peuvent légalement pas prêter à plus de 4% alors qu'elles prêtent régulièrement à plus de 40% de taux d'intérêt.

Il y a un projet de loi qui entend transférer les fonds internationaux qui financent le micro-crédit vers des sociétés privées à responsabilité limitée.

Quand il y a défaut de paiement, les endettées voient surgir la redoutable maghzen, la police-armée du roi. Il n'y a pas de prison pour dette au Maroc - le débiteur gage ses biens - mais la peur des fonctionnaires de la maghzen est aussi efficace.

80% des endettées sont des femmes, la plupart analphabètes, les contrats de prêt sont écrits en français, langue mal maîtrisée par les contractantes, la seule pièce demandée est une carte d'identité et une photo. Les taux d'intérêt sont usuraires, à 17%, à 40% et même à 50%.

La dette ne résout évidemment pas le problème de la misère. Elle l'augmente du fait des remboursements, plus importants que la créance, la dette détruit les familles et pousse les femmes vers la prostitution ou vers le suicide.