15 janv. 2014

L'emploi contre les salaires depuis 1980, aux États-Unis (note de lecture de C. Sauviat)

Vous pouvez trouver l'article que nous résumons in extenso sur le site de l'Ires, ici.

Les salaires états-uniens stagnent depuis 1970 (à l'exception de la seconde moitié des années 1990). Depuis 1980, les syndicats ont accepté les baisses de salaire au nom de l'emploi. Ils ont également accepté la dégradation des conditions de travail au nom de l'emploi, au nom du chantage au chômage, c'est ce qu'on appelle le concession bargaining.

Depuis 1973, les salaires ont décroché par rapport à la productivité qui a, elle, continué à augmenter.

Image extraite de l'article de l'Ires

Ceci a fait exploser les inégalités salariales et a fait perdre globalement 6% du PIB aux salaires au profit des dividendes des actionnaires.

La parenthèse de contrôle des prix et des salaires ouverte par Roosevelt s'est achevée en 1981 avec Reagan.



Le Concession Bargaining est amené par la pression de la concurrence étrangère
de nombreuses concessions sont obtenues par les employeurs, que les syndicats, cédant "aux sirènes de la compétitivité" acceptent en contrepartie de mesures destinées à sécuriser l'emploi ou à renforcer leur rôle dans les entreprises.
Des gels de salaires se répandent, puis des réductions. Une partie du salaire est intégrée dans des primes ce qui permet de réduire l'assiette de cotisation (et donc la qualité des prestations sociales) et laisse inchangée l'échelle des salaires.

Les employeurs introduisent une grille salariale à deux vitesses: les derniers venus touchent des salaires moindres.

Depuis les années 1990, ce sont les compléments de salaires qui disparaissent à leur tour, les primes, les avantages en nature, etc.

Les salaires horaires minimum diminuent depuis la crise de 2008 en dollars constants.

Les fonctionnaires sont à leur tour touchés par le concession bargaining du fait de l'état des finances publiques.

La stagnation des salaires a poussé les ménages à s'endetter pour conserver leur train de vie. Comme les salaires n'augmentaient toujours pas, ces dettes sont devenues ou vont devenir progressivement insolvables, ce qui ne manquera pas de provoquer d'autres crises. Cette spirale infernale risque d'affecter la maigre part socialisée des salaires, le medicare et le medicaid.