6 janv. 2014

Thatcher contre les mineurs

Traduction et résumé d'un article de Paul Mason, journaliste à BBC4, disponible ici.

  • Contexte

La grève des mineurs britanniques de 1984-1985 est un épisode important de l'histoire de l'industrie britannique, car son déroulement et son aboutissement modifièrent profondément la place des syndicats dans le paysage social et politique en Grande-Bretagne. La grève dura de mars 1984 à mars 1985. Elle marquait l'opposition de l'Union nationale des mineurs (National Union of Mineworkers) au projet de la Commission nationale du charbon (National Coal Board), soutenu par le gouvernement de Margaret Thatcher, de fermer 20 mines de charbon déficitaires (Wikipédia).
Cette grève s'est achevée en mars 1985 sans que les mineurs aient rien obtenu. Cette défaite fut une victoire pour Thatcher et marqua la dissolution d'une des communautés ouvrières les plus unie.

L'enjeu de l'article résumé ci-dessous, c'est:
- de démontrer, archives à l'appui, l'engagement du gouvernement conservateur contre les grévistes
- de démontrer que la grève était susceptible d'être victorieuse (et qu'il s'en fallut de peu qu'elle le fût).


  • Article

 Un document manuscrit du premier ministre anglais atteste son engagement contre les mineurs, elle écrivit:
 
 “13 RoRo, 1,000 tons a day, 50 lorries a day…”
"13 bacs RoRo, 1.000 tonnes par jours, 50 camions par jour ..."

La communauté des mineurs était l'une des plus soudée. Elle a été détruite par sa défaite lors de la grève de 1984, alors que Mme Thatcher était premier ministre. Le gouvernement conservateur allait essuyer une défaite, les stocks de charbon s'effondraient et, en solidarité avec les mineurs, les dockers s'étaient mis en grève.

En juillet 1984, le cabinet du gouvernement envisageait de faire appel à l'armée pour déplacer le charbon.

Le chef politique des conservateurs, John Redwood et le Conseil National du Charbon (en anglais NCB) craignaient que l'extrême gauche ne soit engagée dans une stratégie révolutionnaire pour détruire le gouvernement.

Dans la grève des mineurs, le gouvernement a toujours prétendu être un gardien de la loi neutre. Mais ce bout de papier prouve que cette version était une fiction.

Les documents historiques prouvent également que le gouvernement était engagé contre les mineurs. Le ministre de l'intérieur Leon Brittan a pressé le chef de la police d'adopter une 'interprétation plus vigoureuse de leurs obligations'.


Les documents publiés aujourd'hui prouvent que le gouvernement a fait pression dès le début comme l'affirmaient les grévistes. La répression empêcha les piquets d'atteindre les mines de charbon des régions de Nottingham ou de Leicester.


Le leader des mineurs, Arthur Scargill, a été critiqué après coup pour avoir mené une grève impossible à gagner. Les documents prouvent qu'il était sur le point de gagner - ou, au moins, d'obtenir un compromis désordonné - en juillet 1984 est attesté par les archives.

Il a fallu l'intervention de M. Redwood pour raidir la position du cabinet: l'extrême gauche non parlementaire menaçait.

À la fiin, les dockers ont été convaincus de renoncer à leur grève. Les notes de Mme Thatcher prouvent qu'elle était prête à envisager un dédommagement de 35.000 £ pour les ouvriers qui renonceraient.


C'est à ce moment que se situe la note manuscrite qui énumère les bacs RoRo, les camions et les tonnages, en griffonnant les noms des modérés des syndicats de transport qui pourraient être contactés pour apaiser les choses.

Aucune des personnes impliquées dans les grèves à l'époque ne se sont montrées surprises de ces révélations. On soupçonnait cet engagement du gouvernement malgré les dénégations officielles. Les calculs de bacs, de camions d'un premier ministre pour casser une grève surprendront tous ceux qui ont admis la version officielle de neutralité du gouvernement.